Yvon, J’aime beaucoup ces deux peintures relatives à « un voyage à Paris ». Je suis sensible à ce que délivrent ces notes de couleurs et ces accents graphiques. Elles communiquent dans une tension plastique soutenue l’accord parfait entre des marques passagères et des humeurs paysagères, ce que l’œil peut saisir au vol d’un paysage en mouvement et restituer dans l’opacité d’un morceau de verre. La tension demeure vive, entre les lignes de perspective ou les ponctuations blanches en rythme et les marques libres ou les traits de circonstance, entre une composition qui cherche à apaiser et une construction qui signe l’affolement visuel, entre ce qui tente de se contenir en fond de scène et ce qui vient au devant, jusqu’au moment où, sous un œil plus attentif et tout à la fois distrait (parce qu’il ne parvient pas à se poser), les taches éclatantes en bout de course en viennent à contaminer tout l’ensemble, et les fonds finissent par remonter à la surface. Il n’y a pas davantage de place pour les herbes folles sur les bas-côtés, pour les épanchements graphiques des branches d’arbres ou pour le grain de la route. Les accents de surface emportent tout et se suffisent à eux-mêmes. Ils traduisent le jeu des variables d’intensité, et par-dessus tout l’exercice de la lumière, ce qui pique l’œil et altère la vue. Ils parviennent dans un mouvement d’ensemble d’esquisse à tirer les traits de caractère de ce paysage d’invention, et à terme ils nous réapprennent à voir. Patrick Barrès
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Yvon,
J’aime beaucoup ces deux peintures relatives à « un voyage à Paris ». Je suis sensible à ce que délivrent ces notes de couleurs et ces accents graphiques. Elles communiquent dans une tension plastique soutenue l’accord parfait entre des marques passagères et des humeurs paysagères, ce que l’œil peut saisir au vol d’un paysage en mouvement et restituer dans l’opacité d’un morceau de verre. La tension demeure vive, entre les lignes de perspective ou les ponctuations blanches en rythme et les marques libres ou les traits de circonstance, entre une composition qui cherche à apaiser et une construction qui signe l’affolement visuel, entre ce qui tente de se contenir en fond de scène et ce qui vient au devant, jusqu’au moment où, sous un œil plus attentif et tout à la fois distrait (parce qu’il ne parvient pas à se poser), les taches éclatantes en bout de course en viennent à contaminer tout l’ensemble, et les fonds finissent par remonter à la surface. Il n’y a pas davantage de place pour les herbes folles sur les bas-côtés, pour les épanchements graphiques des branches d’arbres ou pour le grain de la route. Les accents de surface emportent tout et se suffisent à eux-mêmes. Ils traduisent le jeu des variables d’intensité, et par-dessus tout l’exercice de la lumière, ce qui pique l’œil et altère la vue. Ils parviennent dans un mouvement d’ensemble d’esquisse à tirer les traits de caractère de ce paysage d’invention, et à terme ils nous réapprennent à voir.
Patrick Barrès
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